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Congo : un Premier ministre attendu sur fond de grogne sociale

Congo : un Premier ministre attendu sur fond de grogne sociale
Des affiches électorales des candidats Brazzaville, le 16 mars 2016.   -  
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MARCO LONGARI/AFP or licensors

Congo

Le futur gouvernement du Congo aura plusieurs défis à relever, notamment dans le domaine de la lutte contre la corruption et de l'amélioration des conditions de vie des citoyens.

Le locataire de la ''Primature'', place de la Gare Centrale, à Brazzaville a rendu le tablier le mercredi 4 mai , près de trois semaines après l'investiture du président Denis Sassou Nguesso pour un quatrième mandat. Il a tenu son dernier Conseil de cabinet quelques jours plus tard.

Le pays attend donc de connaitre le nom de son successeur. A Brazzaville et Pointe-Noire notamment, les spéculations vont bon train. Des noms circulent : Louis Sylvain-Goma, Claude Alphonse Nsilou, Collinet Makosso, des politiciens pour la plupart.

Le plus en vu Louis Sylvain-Goma, 80 ans, ambassadeur du Congo au Brésil, il a été Premier ministre en 1975, 1984 et en 1991. Rebelote, pourquoi pas, le nom de Clément Mouamba, nommé Premier Ministre de la République du Congo le 23 avril 2016 revient souvent aussi.

Mais au-delà du futur chef du gouvernement, ce qui semble faire l'unanimité à l'heure actuelle c'est la liste des défis à relever. Et sur ce point, la mission est loin d’être une partie de plaisir.

Grogne sociale

Ce lundi 10 mai, le Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (CHU-B) est entré en grève générale et illimitée, avec un service minimum. Ses agents réclament, le paiement sans condition de deux mois cumulés de salaires sur cinq mois de salaires impayés et la signature d’un protocole d’accord déterminant l’échéancier d’apurement des arriérés de salaire restants. Seul un mois de salaire a été payé, le CHU-B a donc choisi de mettre sa volonté à exécution.

A ce jour, la condition salariale des travailleurs se détériore davantage. Nous sommes conscients que la direction générale n’a aucun pouvoir pouvant satisfaire cet impératif, ni la capacité de contenir la pression des travailleurs, ce qui compromet de façon très importante la prise en charge des patients. L’intersyndicale en commun accord avec la direction générale sollicite votre intervention urgente et immédiate , précisait un document publié par l'intersyndicale du CHU-B.

L'hôpital de général de Loandjili, l'un des plus grands établissement hospitalier de la ville de Pointe-Noire, est dans un mouvement de grève depuis de longues semaines. Ici, les travailleurs attendent une vingtaine d’arriérés.

Autre épine dans le pied du futur ''PM'', la question des pensions des retraités. Le sujet fait couler beaucoup d'encre dans le pays. Ceux qui ont fait valoir leurs droits à la retraite, cumulent plusieurs mois impayés. Et se disent '' maltraités'', et non plus ''retraités''. Le jeu de mots pourrait pousser à sourire mais la situation est-elle que ces infortunés tentent toujours de faire entendre leur voix.

Le délestage est un problème récurrent au Congo. Malgré le boulevard énergétique, promis lors des précédents mandats, les ménages, les commerces et les entreprises souffrent de ce manque d'énergie qui dure depuis 20 ans : Nous ici on perd la marchandise. Nous avons des problèmes avec nos fournisseurs. Prenez l’exemple de cette chambre froide. Elle n’a pas de groupe électrogène. Quand vous faites garder le poisson, vous êtes contraints de payer la glace, souligne un habitant de la capitale économique.

Des efforts ont pourtant été consentis dans le domaine de la production avec une pluralité de barrages dont celui d'Imboulou.

Selon le ministère de l'énergie, l’entrée en service de la 3e turbine de la centrale électrique du Congo, aurait provoqué des variations de tension en raison du vieillissement du réseau de redistribution. Une situation qui n’est pas prête de s’améliorer avant une semaine, selon la Direction technique de la société d’énergie électrique du Congo, même si dans la rue les populations s’impatientent .

Une dette insoutenable

La dette publique de la République du Congo pourrait dépasser les 12,5 milliards de dollars selon l'ONG Global Witness cela représente plus d'un tiers supplémentaire par rapport aux estimations publiées par le FMI en juillet 2019.

La principale entreprise d'État congolaise, la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) a contracté un minimum de 2,7 milliards de dollars de dettes jusque-là confidentielles auprès de géants pétroliers, notamment Total, Chevron et Eni, selon notre analyse de ses comptes vérifiés développe Global Witness. Une dette insoutenable, c'est ainsi qu'a décrit, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgievia, pour apporter une fin de non recevoir à la demande d'aide du Congo, d'une valeur 300 à 500 millions de dollars dans le cadre de la lutte contre la Covid.

Je souhaite donner suite à la demande d'aide d'urgence que la république du Congo a formulé en mars 2020 ainsi qu'aux entretiens récents sur la première revue de l'accord au titre de la facilité élargie de crédit FEC. Depuis ma réponse d'avril 2020, les services du FMI n'ont malheureusement pas été en mesure de recommander l'approbation d'une assistance financière, ni d'un financement d'urgence, ni de l'achèvement de la première revue de l'accord au titre de la FEC, car la dette reste insoutenable, explique dans un communiqué du Fonds Monétaire international, le 15 avril 2021.

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